Trois examens nationaux sont programmés au cours de ce mois. En premier, les épreuves du Bac. Les deux autres échéances concernent le Dfeb, connu sous le raccourci de Neuvième ou Diplôme de fin d’études de l’enseignement de base dans ses deux versions (Dfen général et technique), et le Concours d’entrée dans les collèges (sixième).
Les données officielles annoncent la participation de près de 135.000 candidats au Bac, édition 2022. On précise, par ailleurs, qu’il y a une diminution des effectifs de près de 10% par rapport à l’année précédente. On sait, aussi, qu’il y a, toujours, un écart assez important entre les inscrits et les candidats qui se présentent, effectivement, le jour des examens.
C’est ainsi que lors de la session précédente, le taux de présence oscillait autour de 97 et 98% pour les candidats publics, de 88 et 96% pour les établissements privés et autour de 4 et 27% pour les candidats libres.
Lutte antifraude
Comme d’habitude, c’est le secteur public qui aligne le plus d’effectif avec environ 105.000 candidats tandis que le secteur privé présente près de 20.000 candidats auxquels s’ajoutent plus de 8.000 autres candidats libres.
Il faut préciser que la session principale est programmée du mercredi 8 au mercredi 15 juin inclus avec une pause les 11 et 12 juin. La proclamation officielle des résultats est prévue pour le dimanche 26 juin. Quant à la session de contrôle, elle se déroulera les 28, 29, 30 juin et 1er juillet 2022. Pour les résultats, il faudra attendre le samedi 9 juillet.
Il serait, peut-être, utile de rappeler que le taux de réussite pour la première session était de 55.56% pour le secteur public, de 13.6% pour les établissements privés et de 5.26% seulement pour les candidats libres. Ce qui a donné un taux de réussite global de 44.30%.
Mais il y a toujours ce mal endémique qui a pour nom la fraude. A ce propos, les autorités se disent plus déterminées que jamais à le combattre par tous les moyens appropriés. Les dispositions prises seront appliquées dans la plus grande sévérité. En d’autres termes, si parmi les sanctions existantes il y a des degrés, c’est la sanction la plus forte qui sera retenue. Si, par exemple, on prône une interdiction de passer le bac pour une période pouvant aller de trois à cinq ans, c’est la peine maximale qui sera appliquée. Soit cinq ans.
En tout état de cause, le ministre de l’Education avait révélé, il y a quelques jours, que des trafics d’instruments sophistiqués destinés à être écoulés auprès des élèves ont été démantelés dans trois régions du pays.
Les précautions nécessaires seront prises au cours des sessions du bac 2022 pour éviter le plus possible les cas de fraude. L’année dernière, en effet, on avait enregistré au cours de la session principale pas moins de 467 cas contre 334 une année auparavant. Dès le premier jour, 79 cas avaient été signalés allant crescendo pour dépasser les 150 cas, le quatrième jour.
Même si cela ne plaît pas à certains, il est toujours intéressant de savoir qu’en tête c’était le gouvernorat de Sidi Bouzid avec 94 cas. Le lycée pilote de cette région y est, aussi, impliqué!
La deuxième place dans le tableau de chasse est occupée par le gouvernorat de Gafsa avec 62 cas et le gouvernorat de Kasserine avec 47 cas.
On terminera, ici, en rappelant que le ministère de l’Education mobilisera 578 centres d’examen et 28 centres de correction. Et comme chaque année, il y aura autant de candidats que de personnels d’encadrement (surveillants, correcteurs, agents administratifs divers, etc.). C’est presque la même chose que pour les autres examens nationaux.
Neuvième et sixième
Et, justement, pour y venir on passe en revue certaines informations concernant l’examen du diplôme de fin d’études de l’enseignement de base général et technique. Appelé aussi examen de Neuvième, il se déroulera les 20, 21 et 22 juin 2022. Les candidats qui devraient y participer appartiennent à la neuvième année de base. Le nombre total des collégiens poursuivant leurs études dans ce niveau est évalué à 140.000. Mais seuls 32.782 d’entre eux ont manifesté leur intention de concourir. Car cet examen, qui est facultatif, permet d’accéder aux lycées pilotes pour les plus méritants. Déjà, le ministère a rendu publique la capacité d’accueil dans les 23 lycées pilotes pour l’année scolaire 2022-2023. 3.100 places pourraient s’ajouter aux plus de 10.000 lycéens poursuivant leurs études dans ces établissements. Il est important, à ce sujet, d’éviter dorénavant la polémique stérile relative à la baisse de la moyenne exigée pour être admis dans ces établissements. Le seuil de 15/20 de moyenne minimum ne doit pas être abandonné. Il n’est pas question de brader les conditions en vigueur si on cherche vraiment à former des élites.
La même remarque est valable pour les élèves qui vont passer les épreuves de Sixième ou, si on veut, le concours d’admission dans les collèges pilotes. Pour ce dernier, justement, on s’attend à ce que 57.340 candidats passent les épreuves sur un total de 180.000 écoliers inscrits en sixième année primaire. Les épreuves se dérouleront les 23, 24 et 25 juin. Le ministère réservera 3.400 places dans les 23 collèges pilotes du pays qui comptent environ 7.163 élèves.
Crise syndicale ?
On ne terminera pas, toutefois, sans signaler la seule ombre au tableau. Après une année scolaire relativement «calme», la Fédération générale de l’enseignement secondaire fait parler d’elle. Le vendredi 27 mai, elle annonce qu’elle va boycotter le 16 juin la correction des copies des élèves du bac dans tous les centres de correction. Cette date est celle du passage de deux enseignants devant le conseil de discipline pour insubordination, refus de travail,obstruction de travail et autres faits rejetés par le syndicat. Ce dernier, au contraire, accuse la directrice du collège en question (l’établissement relève du commissariat régional de l’éducation de Sfax I) de harcèlement contre les enseignants. De même, la Fédération régionale de Sfax recommande aux enseignants de la région de ne pas remettre les notes du troisième trimestre. Mais l’on sait, pourtant, que cette rétention des notes est effective pour les élèves de Neuvième et de quatrième année secondaire. Ce qui a empêché, dans certains cas, la tenue des conseils de classe et entraîné le désarroi des élèves et de leurs parents.
Malgré tout, il semblerait que la crise soit en voie d’être désamorcée à la suite de l’entretien, vendredi 27 mai, qui a eu lieu entre N. Taboubi, S.G de l’Ugtt, et le ministre de l’Education, F. Sellaouti. Cette rencontre aurait permis de trouver un compromis. Le professeur mis en cause reprendrait son poste dès le 30 mai et la question de sa comparution devant le conseil de discipline serait réétudiée. Quant à l’autre enseignante concernée par la même mesure, son cas serait revu.